C’est la mode. Chaque année vers la fin décembre, la télévision et pas mal de journaux se transforment en immenses rétrospectives et bêtisiers sur l’année écoulée. Dans la sagasphère, nous avons la soirée portes ouvertes sur SynopsLive qui, en plus de permettre à quelques auditeurs de s’exprimer à l’antenne, revient sur quelques faits ou épisodes marquants de l’année. Ben oui, on ne va quand même pas rater une bonne occasion de se montrer nostalgiques. Ca serait dommage. Par contre, l’idée de ce billet n’est pas vraiment de se livrer au même exercice mais plutôt de s’interroger sur ce qui rend un fait marquant au sein de la sagasphère.
Cette interrogation dérive des discussions qui ont lieu sur Netophonix et OdioArt (les deux liens précédents pointent sur leurs débuts) et qui toutes deux sont issues de la simple question de SilverSon « Pourquoi est-ce que la création du forum OdioArt n’a-t-elle pas été évoquée lors de la rétrospective? » Eludons rapidement cette question en citant d’abord des avis d’animateurs, en l’occurrence Aspic et BTO : pas de fréquentation du dit forum pour diverses raisons et léger choix rédactionnel pour éviter de remuer le souvenir des circonstances chaotiques dans lequel il est né. Et j’ajouterais aussi que finalement, OdioArt n’a pas encore spécialement marqué la sagasphère. Jeune de quelques petits mois, le forum reste relativement confidentiel. Une petite recherche plus tôt dans l’après-midi ne me renvoyait que peu de résultats et ces derniers se limitaient essentiellement aux sites des membres les plus actifs du forum. De toutes façons peu encline à rechercher une notoriété à tous prix, l’équipe commence tout juste à trouver ses marques certaines. Les errements ont été nombreux mais l’on commence à voir émerger une sorte d’esprit OdioArt. Cela ne doit cependant pas masquer le fait que pour les personnes qui ont lancé ce forum, sa naissance a probablement été le fait le plus marquant de l’année. D’autant plus que son apparition semblait alors salutaire.
C’est justement sur cette dualité que je souhaite orienter votre regard. Sans même supposer qu’elle fait preuve de fermeture d’esprit ou que sais-je d’autre, l’équipe de SynopsLive est membre de la sagasphère comme tout le monde. Elle ne peut pas tout vivre, tout connaître, tout estimer. Ainsi donc, si je vous demande quels sont pour vous les créations audio qui ont le plus marqué l’année passée, je ne suis pas tout certain de pouvoir obtenir deux réponses identiques. Vous n’écoutez pas tous les mêmes sagas et vous ne les appréciez forcément pas de la même façon parce que vos goûts ou expériences sont différents les uns des autres. Après tout, les sagas mp3 relèvent d’un domaine artistique et les certitudes n’y existent logiquement pas. De la même façon, il sera difficile de décider si tel ou tel créateur a été plus marquant qu’un autre. Encore une fois, les affinités ou antipathies personnelles faussent forcément le calcul. Ainsi, je me vois mal vous dire que Dychollin, ma chérie ou Zhétos ont été des personnalités importantes dans la sagasphère cette année. D’autant que contrairement à d’autres communautés, le petit monde des aventures audio ne compte ni évangéliste, ni dictateur bienveillant ni grand pourvoyeur de secrets étatiques.
D’autres choses sont un peu moins contestables au niveau de leur impact. La parution de la bande dessinée de Reflets d’Acide, les Fiers de Voix dans une chanson du Naheulband puis un peu sur scène, le Calendrier de l’Avent.mp3 et surtout les Joutes du Téméraire sont des évènements qui prennent largement place en dehors d’internet et qui sont capables de fédérer un très large nombre de personnes, quelque soit leur communauté d’attache. Et même si cela divisera certainement plus, Pong pourrait être ajoutée à cette liste de faits marquants parce qu’elle a réussi à démontrer par un coup d’éclat que certaines choses étaient possibles dans la sagasphère. Pour comprendre cet avis, je vous invite à relire mon billet de mars à ce sujet.
Bref, vous l’aurez compris, une rétrospective est avant tout une histoire de goûts et aussi dans le cadre d’une web-radio, de choix rédactionnel. Il faut donc décrypter ces émissions de deux façons différentes, la première purement objective et la seconde beaucoup plus personnelle. Bien sûr, y figurer peut être un bon indicateur de notoriété mais parce qu’elles ne sont jamais exhaustives, il ne devrait pas y avoir à se formaliser d’une absence. Tout du moins tant que l’on a pas la raison de celle-ci bien sûr.
Certains se sont demandés pourquoi je voulais écrire un tel billet. Sans évoquer le fait que le sujet de départ m'a fait réagir, j'aimerais ajouter que j'avais envie d'abord envie d'élargir le débat au delà d'OdioArt ce qui me semblait nécessaire pour le résoudre de façon intelligente et durable (en plus de cela, rédiger sur le blog me permet de me sortir du contexte du débat initial et de rassembler plus proprement mes idées). J'avais aussi un sérieux besoin de me remettre un peu à écrire mais j'avais du mal à m'y remettre et tout cela était un déclencheur comme un autre. Ce petit commentaire hors du billet devrait certainement éclairer d'autres personnes en dehors des trois qui se sont posés la question en lisant mon tweet sur Facebook et éviter de laisser planer un petit doute.
C'est dommage l'ampleur que ça prend immédiatement ce genre d'affaire, alors que finalement ça n'a pas une importance d'état. Soyons humbles et tâchons de prendre un peu de recul sur ce qu'on a fait pour se demander si ça valait le coup d'être cité – et si non, comment faire pour que ça le vaille l'an prochain…
Et puis du coup, avec tout ça j'ai pas pu réclamer sur le fait de ne pas avoir été cité personnellement… 'busé ! 😀
Sans vouloir toujours tout ramener à moi, ça me fait toujours bizarre quand on me cite nommément, j’ai toujours peur que ce soit parce que j’ai dit une connerie ^^
Dans ce cas, il ne s’agit que de rapporter dans réponse. Sois donc rassuré. 😀