De la communauté netophoniste

Il est arrivé dans quelques discussions récentes que des personnes évoquent une communauté Netophonix, plutôt monolithique et opposée aux progrès. Je pense que ces personnes se trompent. Je ne pouvais pas le préciser car ce n’était pas le sujet alors je vous propose de découvrir ici quelles sont les raisons de cet avis.

En premier lieu, je pense tout simplement que les membres qui participent à la vie de ce site ne forment pas une masse homogène. Certes, tous s’y sont réunis pour partager leur passion commune pour les histoires audio. Certes, tous les inscrits ont envie d’y découvrir, apprendre et commenter de nouvelles choses. Et tous apprécient ce magma bouillonnant qu’est internet. Mais heureusement, tous ces individus ne sont pas parfaitement semblables entre eux. Tous n’ont pas les mêmes goûts, tous n’ont pas les passions, tous n’ont pas la même expérience et tous n’ont pas la même façon d’aborder ce hobby qu’est pour eux le son. Et puis tous ne sont pas créateurs, tous ne sont pas acteurs, tous n’écoutent pas les mêmes choses. Étrangement, cela me paraît d’une évidence folle mais cela semble pas être le cas pour tout le monde. Peut-on honnêtement croire que Blast et le petit nouveau Zarakai-Fan-Du–32 possèdent beaucoup de points communs ? Peut-on honnêtement croire que David Uystpruyst ressemble à Raoolito ? Penser qu’une communauté est un ensemble homogène est bien souvent la preuve d’un regard bien trop lointain ou d’une méconnaissance de ce groupe de personnes. Et puis sur un forum, rédiger un message pour indiquer que celle-ci est tout entier réfractaire à une idée n’est-ce pas la preuve la plus absolue qu’il y a bien des divergences en son sein ? Je ne nie pas qu’il ne puisse y avoir des idées communes, de grands courants de pensée, des comportements partagés et d’autres choses du même genre naissant des affinités partagées mais il serait irréaliste de croire que toute communauté d’une certaine importance, elle ne puisse héberger un avis contraire.

Netophonix n’est pas non plus réfractaire au changement. J’en suis certain mais je serai cette fois moins énergique dans mes dénégations. Je ne pense pas que les membres du site refusent le changement. Certains participent même activement à créer des nouveautés. Cependant, observée d’un peu plus loin, la communauté netophoniste paraît être peu attirée par les innovations. Chat échaudé craint l’eau froide. Avec une section dédiée aux projets et une autre dédiée aux discussions générales sur la sagasphère, les membres actifs du forum ont vu plus d’un projet supposé changer la face du monde ne jamais naître ou bien d’autres n’avoir guère plus d’impact que cela. Je pense que c’est pour cela qu’aujourd’hui, les membres sont plutôt du genre à ne pas trop se mouiller sur les révolutions à venir.
Il se trouve aussi que l’équipe qui gère Netophonix n’a guère envie de se mêler de tout. Ce qu’elle sait faire, c’est maintenir ses différents modules debout. En plus de cela, elle ne veut pas non plus devenir le centre de toute la sagasphère. Et puis diversifier les équipes est un bon moyen d’augmenter les chances de faire réussir tous ces projets.

Alors j’espère que si vous pensiez que les gens de Netophonix étaient tous de vieux aigris passéistes, vous penserez maintenant qu’ils sont tous différents et dans l’attente de réussites. Parce qu’entre nous, c’est avec ça en tête que la sagasphère avancera.

De l’ouverture d’un blog (ter)

Bien, voici la troisième fois que je viens parler de l’ouverture de ces chroniques. Cette fois-ci, réouverture des Chroniques pingouinesques sur une nouvelle adresse, avec un nouveau moteur, une nouvelle curiosité pour la bidouille informatique en plus de l’envie d’écrire et peut être une nouvelle motivation, qui sait. En tout cas, j’espère qu’avec cette nouvelle version de mes billets et parfois de mes humeurs, je vais parvenir à tenir un petit le rythme.

Qu’est-ce qui a changé depuis la dernière fois ? Une montagne de choses dans ma vie personnelle et probablement rien dans mes projets personnels. Le fait est que si je n’écoute plus de sagas mp3 pour le moment, je me suis remis à écrire avec mon compte SensCritique et que cela a fait revenir mon envie de m’exprimer. Ce n’est pas grand chose mais j’espère qu’avec la tentative de maîtriser le Markdown que je mène en parallèle, j’espère que je parviendrai à tenir la route pour quelques temps. Et pour les accros aux réseaux sociaux, j’ai aussi ouvert un compte Twitter public pour tenter de partager de façon plus intelligente tous mes petits avis.

Et première bonne résolution de cette nouvelle remise en route, je ne vous en parlerai que lorsque j’aurai mis un terme à mon premier nouveau billet. Ca vous en bouche un coin, non ?

Le billet au format Markdown.
Et pour le plaisir, voici le même article au format Markdown pendant sa rédaction.

 

Pour terminer ce billet, je souhaiterais apporter une petite précision au sujet des commentaires. Auparavant, il fallait être identifié avec un compte OpenID, Google ou un autre compatible Blogger pour voir son message publié. Désormais, le système est différent, tous les commentaires sont modérés à priori sauf pour les contributeurs dont l’adresse mail aura déjà été autorisée. Donc si vous contribuez une première fois avec une adresse mail particulière, n’en changez plus pour participer ici. Tous les nouveaux commentaires publiés verront leur mail autorisé.

De la rentabilité des sagas mp3

Quand on a une pelle, on peut s’en servir pour deux choses. La première, fort utile en cas d’invasion zombie, c’est pour filer des coups avec et si possible dans la tronche. La seconde, fort utile dans tous les autres cas, pour déblayer. Cette semaine, c’est le topic « La rentabilité des sagas mp3 » ouvert par King Kadelfek — créateur de la saga éponyme — qui crée l’agitation sur Netophonix. Et qui a donné à certains l’envie de se servir d’une pelle. Dans ce billet, je vous propose plutôt vous d’en user pour ôter la poussière qui s’accumule depuis plus de deux ans sur ces chroniques pingouinesques.
Mais plutôt que de tenter de creuser dans les dernières directions prises par le topic dont je vous parlais plus haut, je vais tenter de réfléchir sur la rentabilité des sagas mp3 comme j’aurais pu le faire juste après le premier message de King Kadelfek. Il est probable que je fasse référence à plusieurs choses qui ont déjà été dites là bas, il est certain que je vous renvoie à d’autres topics du forum vert mais mon objectif ici est avant tout de vous proposer une réflexion indépendante de toute tension et qui se suffise à elle même autant que possible.

Avant de commencer à réfléchir sur ce sujet apparemment épineux, un petit point s’impose sur ma personne. Aujourd’hui administrateur sur Netophonix, je suis impliqué dans la vie de la communauté de ce forum depuis quasiment son ouverture et c’est par le prisme de ses membres et des créateurs qui y passent que je forme ma vision de la sagasphère. Je ne suis pas non plus créateur et même si je fréquente plusieurs très régulièrement, je reste avant tout auditeur et il est probable que je ne saisisse pas parfaitement tous les enjeux qui s’offrent à eux aujourd’hui. La réflexion que je vais donc vous proposer ne représentera sans doute qu’une certaine partie des idées qui peuvent être envisagées sur le sujet.

Et justement, une chose qui m’avait frappé sur la première page du topic était que personne ne revenait à la définition d’une saga mp3. A la lecture du titre du sujet, une réflexion était immédiatement née dans mon esprit : une saga mp3 est une histoire sonore réalisée par des amateurs et proposée en ligne gratuitement. En cela, j’ai sans doute été influencé par le souhait de Netophonix de se focaliser avant tout sur ces créations gratuites. Mais la définition exacte d’une saga mp3 — que vous pourrez retrouver sur le NetoWiki et qui était issue d’un consensus des membres du forum en 2009 — ne fait pas mention de ce point, à juste titre. Cette gratuité est l’héritage du choix fait par Pen of Chaos pour sa propre saga mp3. Il n’y aucune raison pour qu’un créateur qui décide soudainement de monétiser sa création ne puisse pas se revendiquer de ce mouvement. Après tout, les histoires d’Antoine Rouaud qui avaient été créées pour PRUN’ ou celles de David Uystpruyst que l’on ne peut télécharger et où il nous est offert d’acheter une version CD sont communément admises comme faisant partie de la sagasphère. Se poser alors la question de la rentabilité des sagas mp3 ne me paraît pas anormal.
Alors, les sagas mp3 sont-elles rentables aujourd’hui ? La totalité de celles actuellement connues étant gratuites et diffusées sur des sites dont les revenus publicitaires ne reviennent pas aux créateurs lorsque publicité il y a, je crains que l’on ne puisse répondre par l’affirmative. Concernant les produits dérivés, seul Pen of Chaos semble parvenir à tirer son épingle du jeu et à vivre de son univers. Pour quelques autres, cela ressemble plus à un petit bonus de fin de trimestre. Quant à tous ceux qu’il reste, il s’agit avant tout d’amortir le matériel utilisé pour la création d’un petit quelque chose également amateur et prévu pour petite poignée de fans. Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur la façon dont on peut brasser de l’argent dans l’univers gratuit des sagas mp3, je vous conseille la lecture du billet de mon collègue Johnny, « Le monde (capitaliste) des sagas mp3 ».
Si nous avons maintenant la preuve que l’on peut vivre de l’univers d’une saga mp3, est-ce que l’une de ces créations audio parviendra-t-ell à devenir rentable par elle seule ? Difficile de répondre à cette question sans se prendre pour madame Soleil. Cela dit, si un créateur parvient à obtenir les droits nécessaires sur les musiques utilisées dans son travail, rien ne devrait l’empêcher de pouvoir monétiser sa création. Pour avoir moi-même acheté les CD de David Uystpruyst, je sais qu’il y a déjà un petit public prêt à dépenser quelques sous au sein de la sagasphère pour autre chose qu’une bande dessinée ou un t-shirt. Mes discussions avec les différents auteurs ayant tenté une expérience du genre me font cependant dire qu’il risque tout de même d’être extrêmement difficile d’en vivre. Mais les créateurs intéressés par la chose semblent en être plutôt et paraissent plus intéressés par un élargissement de leur auditorat que par un retour sur investissement financier. Pour l’instant. Et si vous mêmes êtes curieux de leurs réflexions à ce sujet, je vous renverrai sans peine à une petite liste de liens que j’avais regroupés pour King Kadelfek.

Mais tout ceci est limité à une vision purement mercantile d’un univers qui en est encore très éloigné. La sagasphère est avant tout un milieu motivé par les plaisirs simples de la création et de son partage. Créer une saga mp3 reste encore un hobby pour la majorité des créateurs qui ne rencontrent le succès que par un hasard qu’ils n’ont jamais pensé provoquer. Mais le temps, l’argent, le travail et l’inspiration réunis sur ces créations sonores ne pourraient-ils pas être rentables autrement ? C’est là que mon simple statut d’auditeur commence à me faire défaut. Cependant, à force de fréquenter des créateurs, je crois bien pouvoir affirmer sans me tromper que rien de ce qui a été investi par ces faiseurs n’a été perdu. Pour certains, ce fut le déclenchement d’un parcours professionnel. Pour beaucoup, une belle aventure humaine à vivre. Solitaire ou avec leurs comédiens, fans, web-master… Et pour tous ces autodidactes, ce temps perdu est surtout devenu une belle somme de connaissances techniques supplémentaires qui participe à leur enrichissement personnel. Ainsi qu’à l’enrichissement de leur imaginaire, ce qu’ils partagent avec nous autres auditeurs. En fait, il n’y a que l’argent qui n’a pas été regagné. Mais n’est-ce pas là le propre de toute passion d’amateurs ?
Pour ma part, j’ai aussi investi pas mal de temps sur des projets sagasphériques qu’il s’agisse de sites, d’émissions, de déplacement dans des conventions, des concerts, des IRL ou d’autres choses encore… J’y ai parfois perdu mes nuits, j’y ai quelques fois gâché ma bonne humeur, j’y ai souvent perdu mon porte monnaie. Mais j’y ai gagné tellement d’autres choses en contrepartie. Cela ne m’a pas rempli le frigo mais j’y ai appris bien des choses qui me sont encore utiles aujourd’hui. Et j’y ai rencontré des gens formidables qui m’auraient manqué autrement. Alors oui, je pense que pour tout cela la saga mp3 est rentable.
J’avais hésité à poster ces idées sur le topic de King Kadelfek. Je ne l’ai pas fait, constatant que la discussion partait à des années lumières de ces préoccupations. Principalement du fait de l’initiateur du sujet, un peu à causes des réponses lui étant faites. J’ai désespéré de voir quelqu’un éventuellement se rapprocher de cette réflexion. Finalement, Xuè est parvenue à la placer plutôt à propos dans ce message. Sans doute trop tard pour que la discussion s’y attarde à nouveau. Dommage. Mais si jamais vous vous êtes reconnus dans ce que je disais plus haut ou si vous avez envie d’enrichir le passage de votre propre expérience, n’hésitez pas à vous exprimer dans les commentaires.

La saga mp3 est donc plutôt une bonne expérience personnelle. Sauf que le temps étant de l’argent (c’est bien connu), c’est tout autant un sacré gouffre financier. Rien qui ne soit pas évident en fait. Après, si l’objectif est réellement de faire de l’argent alors la réponse ne viendra sans doute pas de la très adolescente sagasphère, peu au fait de ces histoires là. L’expérience d’autres univers plus mûrs — comme le sont ceux de la web-BD ou de la web-série — sera certainement plus utile. Chose dont semble parfaitement conscient King Kadelfek étrangement. S’il cherchait à nous questionner sur le sujet, il a paru sourd à nos réflexions. S’il cherchait à nous convaincre, c’est raté tellement ses explications sont peu claires. La vraie question reste cependant de savoir pourquoi il n’a pas tenté l’expérience lui même dans ce cas. Il ne l’a pas fait et les raisons de ce choix étrange sont sans doute une autre histoire…