Il y a environ un an, je publiais deux billets évoquant l’avenir de MacP3. Le premier, le 21 janvier et le second quelques semaines après pour suivre la réflexion. Si vous ne les aviez pas lu à l’époque sur le forum de MacP3 (et plus précisément sur ce topic), je vous invite à le faire aujourd’hui. Ces billets résument assez bien mes questions à propos de l’évolution du site.
Nous voilà donc rendus un an après et pour quoi ? Pour rien. Rien n’a été fait, rien n’a bougé. Je n’ai toujours pas trouvé le truc en plus qui pourrait apporter une véritable valeur au site. J’étais motivé pourtant. J’avais plein de plans, des idées par ci par là et j’avais une vague idée de la façon dont je voulais m’organisais. J’avais même prévu un petit planning que je devais communiquer à Asmoth avec qui je devais travailler… Mais voilà, rien ne s’est passé comme prévu. Mon travail sur MacP3 devait commencer pendant mon stage au Canada mais je n’ai jamais réussi à m’y mettre. Heureusement pour moi, la période a été prolifique côté photo puisque j’ai publié 15 billets conséquents sur mon autre blog. Forcément, le temps que je consacrais à rédiger ces entrées, je ne le passais à bosser sur MacP3. Une fois de retour en France, j’aurais dû m’y remettre mais un énorme imprévu m’est tombé dessus et toute ma vie a été chamboulée. Forcément, contraint de vivre différemment, j’ai choisi ce qui était prioritaire : mon imprévu. Ainsi donc MacP3 est toujours léthargique après plus d’un an. Je suppose que tous ceux qui se sont un peu intéressés à ce site l’ont deviné mais il est toujours bon de mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes : MacP3.info est en pause pour une durée indéterminée.
Pour autant, je ne reste pas inactif. Je tente par exemple de mettre à jour le site de la Team Weuaaargh dont je me charge depuis un paquet d’années maintenant et que j’avais laissé dans mes cartons depuis un trop long moment. D’ailleurs, ce travail sera utile pour la véritable remise en route de MacP3 puisqu’il me permet de me plonger enfin véritablement dans le PHP, le CSS 3 et Javascript. Pour ceux qui ne parlent pas technologies du web, retenez juste que ça sera super utile. Et je mets enfin en œuvre plusieurs idées que j’avais depuis des lustres concernant Netophonix (nouvelles annonces, nouvelle charte et nouvelle FAQ entre autres). Là, ce n’est pas forcément utile pour MacP3 mais nettement plus pour Netophonix. De plus, ce ne sont pas forcément des choses qui me demandent beaucoup de temps. Pour peu que je parvienne à me lancer, deux ou trois heures sont suffisantes pour produire une avancée significative. Puis je ne travaille pas seul là dessus et je reçois des coups de main du reste de l’équipe de temps en temps. Dans tous les cas, mettre fin aux autres projets permettra de plus avoir que MacP3 à gérer lorsqu’il sera enfin temps.
Pour ceux qui se poseraient la question, le contenu du site restera accessible et l’équipe du webzine MagP3, plutôt indépendante, continuera son travail à son rythme. De la même façon, je continuerai de travailler avec l’équipe de SynopsLive puisque le travail qui m’est demandé reste ponctuel et plus simple à effectuer. Si vous avez des idées concernant l’évolution de MacP3, elles sont toujours les bienvenues en réaction sur les billets correspondants. Et à bientôt j’espère sur un MacP3 de nouveau actif !
D’une certaine vision de la sagasphère
Il y a sans doute une façon de concevoir la sagasphère par personne s’y intéressant. Et encore, chacune de ces personnes aura peut être une vision floue qui variera en fonction des contextes. Pour ma part, je cultive une certaine conception de la façon dont les projets sont conduits au sein de la sagasphère. Une partie de cette vision est issue d’une discussion à laquelle j’avais participée sur le forum de la communauté de Thurm et de l’expérience que j’ai acquise au cours de mes pérégrinations au sein de la sagasphère sur plusieurs années. Plusieurs années qu’il m’aura aussi fallu pour me décider que cette vision était réaliste dans le contexte des sagas mp3.
Je suis un libriste convaincu. Pas forcément totalement sur l’aspect logiciel mais plutôt du côté de l’échange de données et pour le partage du savoir. Parce qu’il me semble que par dessus tout, les idées n’appartiennent à personne et que vos données, ce que vous créez, ce que vous possédez doit pouvoir circuler avec un minimum de contrainte. Que certains aspects techniques avantageux puissent parfois être contraignants est acceptable mais il ne faudrait pas qu’un quelconque autre critère entrave cette circulation des idées. Voilà une des principales notions du librisme.
Et c’est une vision que l’on retrouve dans la sagasphère. Même si cela est nettement plus visible depuis l’apparition de Netophonix et de son forum entièrement consacré à toutes ces recettes, il y a toujours eu un échange facile et ouvert autour des sagas mp3. Beaucoup de créateurs, s’ils ne publient pas forcément toutes ces informations sur leur site, ne rechignent pas à expliquer quelle technique ils ont utilisé à tel endroit d’un épisode, quelle a été la meilleure technique pour un certain effet, à discuter d’un point de scénario avec un auditeur, etc. Et de la même façon, ce ne sont pas des projets de logiciels de montage/enregistrement/mixage qui sont échangés entre un créateur et les personnes avec qui il travaille mais des fichiers utilisant des formats plus simples mais surtout plus ouverts. Ce n’est pas tant par militantisme que pour l’aspect pratique (besoin d’échanger entre de nombreux logiciels différents, peu de moyens pour choisir une solution payante, multi-plateforme, etc.) mais au moins, le résultat est là. Et je doute que tous ces acteurs seraient prêts à revenir en arrière. C’est de cette façon que la sagasphère avance depuis 10 ans. C’est la façon par laquelle chacun peut apprendre à créer une saga mp3. C’est à la fois une façon d’être qui découle de l’amateurisme ambiant et des choix qui ont été faits par les premiers rassemblements de créateurs précurseurs du genre.
On pourrait aussi rapprocher tout cela de la façon dont les épisodes ou monos sont distribués mais je ne suis pas sûr que cela soit le cas dans la pratique. Ce que je constate depuis plusieurs années, c’est que tous ces fichiers sont mis en ligne sans la moindre connaissance des notions de droit d’auteur ou de partage libre. Ou sans le moindre intérêt pour ces idées le plus souvent. Il y a bien quelques exceptions mais ce sont des cas assez peu nombreux au final.
Le pendant de cette vision sur l’échange des données concerne la façon dont les projets sont menés dans la sagasphère. Ici, il s’agit tout de suite d’une considération beaucoup plus personnelle des choses, la gestion de projet n’étant pas forcément un truc très représentatif de la sagasphère. Mais il existe quelques projets suffisamment importants pour s’en rapprocher et quelques sagas se créent parfois avec des idées proches.
Nous sommes donc dans un univers collaboratif où peuvent se constituer des équipes pour travailler sur un projet commun. J’apprécie le rôle d’un chef de projet capable de motiver son équipe, de la sortir d’une impasse par la prise d’une décision malgré les dissensions ou de la représenter lorsqu’il s’agit d’endiguer l’ire de quelques uns. Mais, et c’est là que réapparaît cette vision « libre » des choses, ce n’est pas celui qui est le moteur du projet. Pour moi, la vie d’un projet communautaire vient de l’équipe qui la constitue. Chacun de ses membres, sur un pied d’égalité, participe aux réflexions et prises de décision. Cela correspond bien à la sagasphère parce que nous sommes une communauté de passionnés et qu’il nous arrive souvent, en fonction de l’évolution de notre temps libre, d’être absents ou de ne pas pouvoir participer activement. Ainsi, la répartition du pouvoir évolue toujours en fonction des personnes présentes et suit aisément le système de méritocratie qui animé la majorité des communautés virtuelles.
Cette façon de penser et d’organiser les choses est cependant moins facile à mettre en place qu’il ne paraît. Outre le fait que certaines personnes sont plus dirigistes que d’autres, ce système a tendance à souffrir beaucoup plus facilement d’un manque d’une personnalité forte ou d’une volonté commune forte. Le webzine MagP3 est probablement le plus bel exemple sagasphérique de tout ce qui peut foirer avec ce genre de système : des tensions qui ont suivi une sensibilité exacerbée et un dirigisme parfois perçu comme déplacé avec des répercussions se traînant sur plusieurs mois et visibles sur de nombreux espaces publics au manque global et presque effarant de volonté de ses animateurs… Malgré tout, cette façon de se concerter me semble être efficace si la communication interne est correctement appliquée. Sur internet, la communication asynchrone reste reine et ce modèle est celui qui m’y semble le plus adapté.
Comme je le disais en introduction à ce billet, ces deux idées majeures découlent de mon expérience et de certaines de mes envies. Je serai donc ravi de recueillir vos avis à ce sujet. Est-ce que tout cela vous semble réaliste? Est-ce que dans les faits vous avez constaté des choses différentes? Bref, essayons de comprendre un comment fonctionne la sagasphère.
Des rétrospectives
C’est la mode. Chaque année vers la fin décembre, la télévision et pas mal de journaux se transforment en immenses rétrospectives et bêtisiers sur l’année écoulée. Dans la sagasphère, nous avons la soirée portes ouvertes sur SynopsLive qui, en plus de permettre à quelques auditeurs de s’exprimer à l’antenne, revient sur quelques faits ou épisodes marquants de l’année. Ben oui, on ne va quand même pas rater une bonne occasion de se montrer nostalgiques. Ca serait dommage. Par contre, l’idée de ce billet n’est pas vraiment de se livrer au même exercice mais plutôt de s’interroger sur ce qui rend un fait marquant au sein de la sagasphère.
Cette interrogation dérive des discussions qui ont lieu sur Netophonix et OdioArt (les deux liens précédents pointent sur leurs débuts) et qui toutes deux sont issues de la simple question de SilverSon « Pourquoi est-ce que la création du forum OdioArt n’a-t-elle pas été évoquée lors de la rétrospective? » Eludons rapidement cette question en citant d’abord des avis d’animateurs, en l’occurrence Aspic et BTO : pas de fréquentation du dit forum pour diverses raisons et léger choix rédactionnel pour éviter de remuer le souvenir des circonstances chaotiques dans lequel il est né. Et j’ajouterais aussi que finalement, OdioArt n’a pas encore spécialement marqué la sagasphère. Jeune de quelques petits mois, le forum reste relativement confidentiel. Une petite recherche plus tôt dans l’après-midi ne me renvoyait que peu de résultats et ces derniers se limitaient essentiellement aux sites des membres les plus actifs du forum. De toutes façons peu encline à rechercher une notoriété à tous prix, l’équipe commence tout juste à trouver ses marques certaines. Les errements ont été nombreux mais l’on commence à voir émerger une sorte d’esprit OdioArt. Cela ne doit cependant pas masquer le fait que pour les personnes qui ont lancé ce forum, sa naissance a probablement été le fait le plus marquant de l’année. D’autant plus que son apparition semblait alors salutaire.
C’est justement sur cette dualité que je souhaite orienter votre regard. Sans même supposer qu’elle fait preuve de fermeture d’esprit ou que sais-je d’autre, l’équipe de SynopsLive est membre de la sagasphère comme tout le monde. Elle ne peut pas tout vivre, tout connaître, tout estimer. Ainsi donc, si je vous demande quels sont pour vous les créations audio qui ont le plus marqué l’année passée, je ne suis pas tout certain de pouvoir obtenir deux réponses identiques. Vous n’écoutez pas tous les mêmes sagas et vous ne les appréciez forcément pas de la même façon parce que vos goûts ou expériences sont différents les uns des autres. Après tout, les sagas mp3 relèvent d’un domaine artistique et les certitudes n’y existent logiquement pas. De la même façon, il sera difficile de décider si tel ou tel créateur a été plus marquant qu’un autre. Encore une fois, les affinités ou antipathies personnelles faussent forcément le calcul. Ainsi, je me vois mal vous dire que Dychollin, ma chérie ou Zhétos ont été des personnalités importantes dans la sagasphère cette année. D’autant que contrairement à d’autres communautés, le petit monde des aventures audio ne compte ni évangéliste, ni dictateur bienveillant ni grand pourvoyeur de secrets étatiques.
D’autres choses sont un peu moins contestables au niveau de leur impact. La parution de la bande dessinée de Reflets d’Acide, les Fiers de Voix dans une chanson du Naheulband puis un peu sur scène, le Calendrier de l’Avent.mp3 et surtout les Joutes du Téméraire sont des évènements qui prennent largement place en dehors d’internet et qui sont capables de fédérer un très large nombre de personnes, quelque soit leur communauté d’attache. Et même si cela divisera certainement plus, Pong pourrait être ajoutée à cette liste de faits marquants parce qu’elle a réussi à démontrer par un coup d’éclat que certaines choses étaient possibles dans la sagasphère. Pour comprendre cet avis, je vous invite à relire mon billet de mars à ce sujet.
Bref, vous l’aurez compris, une rétrospective est avant tout une histoire de goûts et aussi dans le cadre d’une web-radio, de choix rédactionnel. Il faut donc décrypter ces émissions de deux façons différentes, la première purement objective et la seconde beaucoup plus personnelle. Bien sûr, y figurer peut être un bon indicateur de notoriété mais parce qu’elles ne sont jamais exhaustives, il ne devrait pas y avoir à se formaliser d’une absence. Tout du moins tant que l’on a pas la raison de celle-ci bien sûr.